NDDL: Pas de napalm pour évacuer la ZAD

Le rapport de la mission rendu le 13 décembre invite à examiner l’aménagement de l’aéroport de Nantes-Atlantique en alternative à la construction de l’aéroport de Notre-Dame des Landes.
Ce serait la solution la mieux adaptée, sur le plan environnemental, social et financier.
Si, comme nous l’espérons, le Président de la République décide d’abandonner le projet de Notre Dame des Landes, il est indispensable d’anticiper dès à présent une sortie par le haut de la situation actuelle,

Or, les éléments de langage qui tournent en boucle sur les médias nationaux, qui nous prédisent un nouveau Vietnam à 20 kms de Nantes, démontrent la totale méconnaissance des journalistes et des responsables politiques de la situation actuelle.

Comme souhaité dans le rapport de la mission rendu le 13 décembre , il convient de réinventer un développement « harmonieux » de ces 1650 hectares mais pour ce faire il est indispensable de faire un état des lieux exhaustif sur les points positifs et négatifs de la ZAD actuelle , en incluant bien sur les initiatives alternatives.

Pour ce faire l’Etat doit réunir tous les acteurs qui peuvent être concernés pour créer une Zone à Développer Durablement, des structures comme les Parcs Naturels Régionaux ou le Conservatoire du littoral pourraient apporter leur expertise.

Compte-tenu de la situation géographique de Notre Dame des Landes, la remise en exploitation d’une zone agricole péri-urbaine doit être un véritable challenge pour en faire une vitrine et un terrain d’exploration de pratiques durables, en facilitant l’installation de jeunes agriculteurs volontaires pour s’engager dans agriculture novatrice et respectueuse de l’environnement.

Mettre l’évacuation de la ZAD comme préalable, sans évoquer le moindre projet de « reconstruction » montre la frilosité du système politique à tourner la page des « lobbies » et à imaginer un futur désirable.

En cas d’abandon du projet de Notre Dame des Landes, et dans le cadre d’un projet « intelligent », il sera nécessaire que les Zadistes « déposent les armes » et apprennent à négocier avec des structures qu’ils ont combattues.
Cela dit, nous ne serions pas dans la même situation qu’à Sivens, dès lors que l’aboutissement de la lutte des Zadistes leur conférera une nouvelle responsabilité : celle de contribuer à organiser l’après-NDDL.

Réinventer la ZAD de demain, c’est un très beau projet, qui a toutes les chances de réussir et mérite d’être tenté. Chacun des acteurs aura une partie du chemin à parcourir pour que ce projet réussisse.

Et seulement en cas d’échec d’un tel projet on pourra parler d’évacuation.

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