Plan Vélo : on attendait un changement de braquet !

Objectif Transition salue le plan vélo présenté par le gouvernement ce 14 septembre. Longtemps attendu, plusieurs fois repoussé et revisité, on en venait même à douter de l’intérêt de l’exécutif pour promouvoir le vélo.

Sur le plan symbolique, le fait de présenter un plan vélo est une première, et mérite en cela d’être salué.
C’est en effet la première fois qu’un projet de loi fixe un objectif de développement de la part modale du vélo comme moyen de déplacement, met en place un budget consacré au vélo. C’est aussi la première fois que les pouvoirs publics envisagent la pratique du vélo comme un mode de transport à part entière, avec l’ensemble des aspects permettant de faciliter la pratique : amélioration de la sécurité, de la lutte contre le vol, de l’apprentissage à l’école primaire.

plan-velo-ecole

Pour autant, le contenu des mesures reste largement insuffisant pour atteindre l’objectif affiché de tripler la part modale du vélo d’ici 2024 et lutter efficacement contre le changement climatique.

En effet, la pratique du vélo ne pourra se démultiplier que si les infrastructures  le permettent. Or, en proposant un investissement de 350 M€ sur 7 ans, soit 50 M€ par an, on est très loin du compte : 4 fois moins que ce que demandaient les associations de promotion du vélo, 10 fois moins que le montant total investi chaque année par les collectivités locales, et 30 fois moins que ce qu’investissent les pays où la bicyclette est reine (Pays-Bas, Danemark). Avec de tels montants, l’Etat ne peut en effet que s’engager à aménager quelques points noirs. Bien que nécessaires, ces aménagements seuls ne suffiront pas, et seul un maillage périurbain (banlieues et périphérie des villes) permettra d’étendre fortement la pratique.

Le vélo a besoin d’un plan Marshall. Comment décemment penser qu’en augmentant de seulement 10% les investissements en aménagements cyclables la pratique va tripler en 7 ans ? A moins que le gouvernement parie sur le fait que l’engagement de l’Etat va avoir un effet d’entrainement sur les politiques locales. Permettons d’en douter…

Enfin, concernant le forfait mobilité, qui vient en remplacement de l’indemnité kilométrique vélo, il est fort à parier qu’elle sera plus utilisée pour pérenniser la pratique du covoiturage plutôt qu’à développer celle du vélo. C’est déjà un premier pas, mais tant que sa mise en oeuvre restera facultative, à la discrétion de l’employeur, on se privera d’un effet de levier conséquent.
Aussi, Objectif Transition souhaite que le Parlement améliore le projet et augmente l’engagement financier de l’Etat sur les investissements nécessaires.
Le Plan vélo est une bonne nouvelle. Une mise en selle. Mais, pour mettre en place une véritable politique favorable au vélo et au climat, il va falloir rapidement changer de braquet.