Ebola, fatalité, négligence, limite d’un système ? (part 2)

crédit photo: Steve Evans

 

Dans le précédent papier nous soulevions certaines questions et notamment celle-ci :

Pourquoi cette lenteur d’action envers un terroriste biologique alors que la communauté internationale est capable de mobiliser une armée dans un délai très bref contre un terroriste politique ou religieux?

Nous allons tenter de comprendre le fonctionnement de l’OMS et de nous interroger sur une possible limite (défaillance?) d’un système.

Sur le papier et dans la réalité il pourrait sembler que l’OMS dispose de toutes les infra et supra structures pour répondre efficacement aux urgences. L’Afrique de l’Ouest n’a jamais connu de flambée à MVE, mais le retard de réaction ne peut pas s’expliquer seulement par des raisons conjoncturelles.

Voyons pourquoi.

 » Expertise, Réunionite  Bureaucratie  » maladie chronique des administrations. 

La prise de décision est conditionnée par une série d’outils (GOARN, POS, EFR) permettant de définir les champs et priorités d’action, la mise à disposition des moyens adéquats et en quantité suffisante.

Mais pour répondre aux questions des outils il est nécessaire d’évaluer la situation sur le terrain.

L’OMS possède des bureaux régionaux (région Afrique par exemple) et des nationaux  jouant le rôle de courroie de transmission entre le Siège et le terrain.

Pourtant il a semblé indispensable d’envoyer une armada d’experts pour faire des évaluations de la situation sanitaire afin de mieux cerner les besoins pour enrayer la flambée épidémique. Chaque mission d’expertise entraîne une réunion d’information, qui elle-même entraîne une réunion d’une commission décisionnelle, qui entraîne une réunion des comités d’actions aboutissant le plus souvent à un appel aux dons, un appel à l’aide.

À quoi servent ces évaluations coûteuses (principalement le salaire des experts qui se montent à plusieurs milliers d’euros mensuels) quand il suffit de consulter les rapports des statistiques sanitaires mondiales édités par l’OMS elle-même, ou bien questionner ses bureaux délocalisés (47 bureaux pour l’Afrique) ?

Serviraient-elles à justifier le milliard de dollars de frais de fonctionnement ?

En 2012 la Sierra Leone, le Liberia comptaient moins de 0,5 médecins et 2 infirmières  pour 10000 habitants.

Auraient-ils pu en l’espace de deux ans réussir à développer les structures sanitaires efficaces, combler leur déficit de personnel de santé ?

Y-avait-il besoin d’experts pour rappeler que la grande majorité des hôpitaux manquaient de tout ?

En 2007, l’hôpital de Bo (dans lequel j’ai travaillé plus de deux ans) deuxième plus grand centre urbain de Sierra Leone, ne possédait ni l’eau courante ni l’électricité .

Quand par chance un chirurgien était présent dans la province il opérait à l’aide d’une lampe torche !

À ce jour la situation n’a guère changé.

 

crédit photo: Teseum

À quoi servent les bureaux délocalisés s’ils ne sont pas capables de renseigner le Siège ?

Une communication intensive et répétitive sur la gestion de la crise nous donne cette sensation que l’OMS a déployé des moyens considérables face à une situation exceptionnelle (cf les communiqués de l’OMS sur site web officiel). 

Mais sur le terrain des médecins sierra-leonais se mettent en grève pour réclamer du matériel de protection de base tel que des masques et des gants.

La Sierra Leone et le Liberia stagnent depuis plus de 20 ans aux derniers rangs de l’Indice de Développement Humain (IDH) d’après le classement du PNUD de l’ONU.

Tous les indicateurs sont dans le rouge et notamment ceux de la santé. Les raisons de cette situation relèvent d’explications complexes dans lesquelles nous n’entrerons pas ici.

Ainsi, dès le départ de l’épidémie, il paraissait évident que les gouvernements sierra-leonais et libérien étaient dans l’impossibilité (et non pas incapables) de répondre efficacement à cette flambée ou à toute crise sanitaire majeure.

Et n’en doutons pas, les gouvernements africains ont tout autant à cœur de protéger leur population que nos gouvernements. On peut les critiquer sur leurs décisions, pas sur leur volonté.

Alors à quoi sert les milliers de rapports sommeillant dans les tiroirs de l’OMS si c’est pour continuellement recommencer les mêmes évaluations?

Le conseil de sécurité de l’ONU désavoue l’OMS 

Après 9 mois, le Conseil de Sécurité de l’ONU, constatant l’impuissance de l’OMS, s’est saisi du dossier Ebola en le qualifiant « de menace à la paix et à la sécurité internationale » (18/09/2014), après l’urgence de santé publique de portée internationale décrétée par l’OMS début août.

Le Conseil adopte alors une résolution historique S/RES/2177(2014) et note la proposition de création d’une mission d’urgence de l’ONU.

 

Le 23/09/2014

Ban Ki-Moon nomme un envoyé spécial Dr David Nabarro pour la lutte contre Ebola.

Il se rendra sur place et constatera que la maladie à virus Ebola progresse de manière exponentielle, ce qui signifie, a-t-il expliqué, qu’elle s’accélère de manière très rapide !

 

crédit photo: ONU

 

Et, comme si rien n’avait été fait jusqu’à maintenant, l’ONU crée la MINUAUCE (Mission des Nations Unies pour l’action d’urgence contre l’Ebola).

Son objectif : apporter le cadre opérationnel et l’unité nécessaires à une action rapide, efficace et cohérente capable de stopper l’épidémie d’Ebola, de traiter les personnes infectées, de garantir les services essentiels, de préserver la stabilité et d’éviter la propagation de l’épidémie dans d’autres pays épargnés jusqu’ici.

L’histoire se répète invariablement : envoi d’experts pour évaluer la situation, interpellation de la communauté internationale à se mobiliser. Et pendant ce temps le nombre de décès ne cesse d’augmenter.

L’OMS sourde et aveugle ?

D’après les rapports a posteriori, l’épidémie semble exploser à partir de Juin 2014. Mais la prise de conscience des responsables de la gravité de la crise ne se fera que 2 mois après. Quels sont les éléments expliquant ce temps de latence ?

Nous avons vu dans le précédent papier que MSF avait très tôt alerté sur la potentielle gravité de l’épidémie à MVE, dès le 31 Mars 2014 (soit 10 jours après la déclaration officielle de MVE) même si en avril il déclarait « D’un point de vue épidémiologique, il est trop tôt pour tirer des conclusions sur les tendances de cette épidémie ». Et encore à la mi Août . 

Ces alertes se basaient sur l’expérience qu’avait acquise l’ONG en intervenant sur des précédentes flambées.

MSF possède aux yeux du monde et de l’OMS une grande crédibilité  ce n’est donc pas par hasard si l’OMS fait référence à cette ONG et en a fait un sinon son principal partenaire de terrain.

Rappelons aussi que MSF est présente en Guinée, Sierra Leone et Liberia depuis plus de 10 ans.

Les meilleurs experts n’étaient-ils pas déjà sur le terrain ?

L’OMS fut incapable d’anticiper les futures conséquences d’une extension de la flambée : crise alimentaire, médicale, économique, humaine. On a l’impression que les instances internationales répondent au coup par coup sans aucune lisibilité.

Les experts malgré leur haute compétence semblent incapables de réfléchir, de penser des possibilités. On a la sensation que tout est recommencement. 

Si la situation n’était pas si grave nous pourrions recommander à l’OMS d’engager des cinéastes qui ont une imagination débordante (voir le film Alerte de 1998 où les réactions des populations, les conséquences de mises en quarantaines, la contamination du personnel de santé sont abordés).

Et pourtant l’OMS s’est doté du principe du « sans regret » (EFR 6.3.1) qui lui permettrait d’anticiper la dégradation de situations limites.

Que dit ce principe ?

Je cite l’OMS : « Lorsque surviennent les situations d’urgence, l’OMS veille à ce que des niveaux prévisibles de ressources humaines et financières soient mis à la disposition de son bureau de pays, et lorsqu’il apparaît ultérieurement qu’il n’était pas nécessaire d’en prévoir autant, elle conserve l’appui de l’Organisation et n’en porte ni la faute ni des regrets. Ce principe affirme qu’il vaut mieux pécher par excès en attribuant trop de ressources aux fonctions essentielles que risquer un échec faute de moyens. »

Pourquoi l’OMS n’a-t-elle pas suivi ce principe pour l’épidémie à MVE?

Est-ce qu’elle savait qu’elle n’avait aucun soutien financier au moment nécessaire?

Craignait-elle d’être à nouveau critiquée comme lors de la pandémie H1N1 ?

L’OMS un colosse aux pieds d’argile

Nous avons vu le corps du financement, qui se décompose en deux parties, les contributions fixées représentant 20 % du budget et les contributions volontaires représentant les 80 % restants.

Les frais administratifs sont estimés à environ 15 % de l’ensemble des dépenses inscrites dans le budget programme soit presque l’équivalent total des contributions fixées. 

Ces dernières serviront donc à couvrir simplement les frais de fonctionnement de l’Organisation. Les 5 % restants ne lui permettant en aucune façon des actions concrètes sur le terrain en cas de crise qu’elle soit mineure ou majeure.

Les 80 % de contributions volontaires ne sont que virtuelles puisque dépendantes du bon vouloir des donateurs.

De plus, l’attribution budgétaire de ces contributions est décidée par le financeur en fonction de ses priorités sans possibilité pour l’OMS de les affecter aux actions qu’elle estime prioritaires.

Comme le rappelle l’OMS lors de sa 66éme assemblée générale en date du 13 Mai 2013 « L’OMS est financée à la fois par les contributions fixées des États Membres et par les contributions volontaires versées par des acteurs étatiques et non étatiques. En 2003, l’OMS a mis en place pour la programmation et pour le budget un système axé sur les résultats dans lequel ces derniers sont obtenus au moyen des contributions fixées et des contributions volontaires.

Aujourd’hui, cependant, l’Assemblée mondiale de la Santé approuve uniquement la part du budget financée par les contributions fixées (soit environ 20 %).

De ce fait, l’Assemblée mondiale de la Santé ne peut pas exercer de contrôle sur près de 80 % du budget total de l’Organisation et le Secrétariat ne peut être tenu pour responsable de l’utilisation de la totalité des ressources disponibles aux fins de la mise en œuvre du programme, des priorités et des prestations de l’OMS convenus. 

Tout est dit dans cette phrase.

Nous voyons bien que l’OMS est impuissante, déresponsabilisée. Elle n’est en rien maître de son budget. Celui-ci n’est qu’informatif.

De part son mode de financement l’OMS est condamnée à l’impuissance et à demeurer une représentation symbolique de la bonne conscience de nos États.

 

L’OMS et les conflits d’intérêts

« Le conflit d’intérêts  apparaît quand un individu ou une organisation est impliquée dans de multiples intérêts, l’un d’eux pouvant corrompre la motivation à agir sur les autres. » (déf. Wikipédia)

Le conflit d’intérêts n’est pas à proprement parler et juridiquement un délit. Mais c’est un germe susceptible de mener aux délits que sont corruption, prise illégale d’intérêts, trafic d’influence.

C’est une façon de faire qui mine la confiance des uns envers les autres, soulève la suspicion. Il entraîne une perte de confiance dans les pouvoirs publics soupçonnés de connivence ou pire d’être à la solde de compagnies privées. Il gangrène les relations sociales. C’est en cela qu’il est éthiquement répréhensible.

L’OMS est régulièrement mise en défaut par les États membres et les journalistes pour conflits d’intérêts.

H1N1: une enquête épingle l’OMS

WHO guidelines state that it will not accept money from drug companies, but how rigorous is it in enforcing this? Michael Day investigates

Setting the Record Straight on WHO Funding

Elle ne reçoit aucun don financier de la part des compagnies pharmaceutiques, mais accepte les dons en nature de ces dernières notamment leurs médicaments pour éviter, nous dit-elle, tout conflit d’intérêts. 

Mais qu’en est-il dans la réalité ?

Pour répondre  à cette question, intéressons nous au deuxième plus important donateur de l’OMS après les USA, la Fondation Bill and Melinda Gates (BMGF) qui à elle seule représente 10 % du budget total de l’OMS soit 450 millions de dollars (24 fois plus que le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud réunis)

Notons au passage que les dons faits à la fondation sont supérieurs aux dépenses de l’OMS

BMGF détient des parts entre-autres chez Coca-Cola, McDonald’s, Kraft, Nestlé (manufacturiers de produits hypercaloriques et parias aux yeux de beaucoup de militants du secteur public de la santé), Walmart, Monsanto.

Mais aussi Berkshire Hathaway à hauteur de 10 %.

Quel est maintenant le portefeuille de participations de cette dernière? Entre-autres Johnson and Johnson, Glaxo-Smith-Kline, Sanofi-Adventis trois leaders mondiaux sur le marché des vaccins.

BMGF soutiendra donc activement la recherche de traitements vaccinaux.

Dans ce cas quelle peut être la marge de manœuvre de l’OMS si d’autres types de traitements semblent prometteurs mais ne sont pas financés ?

Quelle possibilité a-t-elle de refuser 10 % de son budget total ?

Quel poids politique a-t-elle quand Bill Gates en personne peut s’adresser directement aux gouvernements (via l’Assemblée Générale de l’OMS) en les pressant de soutenir et d’investir dans le développement de vaccins ?

Alors conflit d’intérêt ou pas ? Je vous laisse répondre à cette question.

Mais pour l’OMS il ne fait pas de doute que le conflit d’intérêts est sous-jacent à ses financements.

Lettre de l’Organisation mondiale de la Santé au BMJ

GSK ANNONCE UN VACCIN EBOLA

Pour en savoir plus sur les conflits d’intérêts

Pour en savoir plus sur conflit d’intérêts et vaccin contre Ebola de chez GSK

Le retard de déclaration d’urgence internationale peut-être du au conflit d’intérêt comme lors de H1N1 ?

 

Des conclusion s’imposent.

Premièrement l’OMS n’a aucun budget assuré pour des actions aussi bien d’urgence que de développement. 

Deuxièmement l’OMS n’a aucune main-mise sur l’orientation de ses stratégies d’actions, sauf dans le cadre posé par ses financeurs.

L’OMS n’est pas un acteur majeur en cas de crise sanitaire, tout au plus un coordinateur des actions. 

Déjà en 2011 la question se posait de savoir si l’OMS n’était pas en train de céder sa place de leader international de la politique mondiale de santé au profit des compagnies privées et d’être relégué au simple rôle de coordinateur.

 

Seuil d’indifférence et sensationnalisme 

Aujourd’hui sans sensationnalisme pas de mobilisation possible.

Alors que trois décapitations soulèvent l’horreur, 3500 morts ne soulèvent qu’indifférence.

Début août, 300 millions de dollars étaient annoncés, ce qui d’après MSF serait suffisant pour répondre concrètement à l’épidémie.

Le 24 septembre 2014, un total de 346 millions de $US avaient été versés. Et pourtant sur le terrain les acteurs se plaignent toujours.

Mais on annonçait déjà qu’un milliard « serait » nécessaire.

Malgré des appels aux dons répétés, malgré les modélisations et des scénarios tous plus alarmants les uns que les autres, malgré les centaines de millions de dollars annoncés, malgré toutes les bonnes résolutions rédigées dans les rapports de commission, l’ONU en est encore à lancer des appels à renforcer les actions de lutte.

Dans la surenchère de dollars, dans la macabre comptabilité des morts, où se situe le seuil au-delà duquel l’empathie des responsables internationaux se réveillera ?

Cette indifférence se traduit aussi par une déculpabilisation en donnant des millions d’euros qui ne peuvent être utilisés. Une aberration.

 

Au moment où je m’apprêtais à rédiger la conclusion finale de ce papier une amie me transférait le mail d’une de ses relations travaillant pour une agence onusienne en Sierra Leone. Je pense qu’il vaut toutes les conclusions et vous le livre tel quel. Par souci de discrétion pour la personne sur le terrain j’ai retiré toutes informations pouvant l’identifier elle et l’agence. 

 

crédit photo: Steve Evans

Le Samedi 11 octobre 2014 01h32 a écrit :

« Salut Cathy,

Il y a tellement à dire, pas facile de prendre la plume et de démarrer. Je suis sûre que tu as déjà beaucoup d’informations. La situation n’est pas réjouissante ici.

Freetown est devenue le district le plus touché, avec plus de 600 personnes infectées, pas de chiffre précis sur le nombre de morts, mais on peut imaginer une bonne proportion de décès  tellement la prise en charge est déplorable ici à Freetown.

Alors que MSF s’est installé à Bo et Kailahun, la Croix Rouge a pris en charge le nouveau centre de traitement de Kenema. Freetown est encore et toujours le parent pauvre. Personne ne s’y risque. Emergency Hospital (ONG italienne) a finalement pris en charge le centre de traitement de Lakka (20 lits, autant dire une goutte d’eau dans l’océan des besoins). Après une semaine, un de leur staff expatrié était déjà testé positif !

Cette semaine 4 staffs MSF ont été infectés à Bo ! Dont le deputy medical coordinateur et la médecin norvégienne évacuée !

Donc à Freetown on a l’hôpital de Connaught , plein de gens malades, plus ou moins managé par Oliver et son équipe (kingscollege). Mais avec quasiment 100% de décès!

Les autres hôpitaux de la capitale ferment les uns après les autres au fur et à mesure des infections / ou suspicions d’infection du personnel.

Il y a un gros centre de transit (holding centers, où l’on met les suspects en attendant d’avoir des places en centre de traitement) 60 places, toujours full ! C’est une école de nurses de la police transformée en hospital.

Waterloo est le point le plus chaud avec des infections à la pelle.

Alors bien sur autours de tout ça il y a le manque de soins, le manque de moyens, les enfants orphelins laissés pour compte, ceux qui sont embarqués avec leur mère et s’infectent en centre d’isolement.

Les villages mis en quarantaine. Des histoires horribles chaque jour.

Le système des Nations Unies, dans sa grandeur, qui a mis 3 mois à réagir et maintenant chaque agence essaie de tirer la couverture à elle. Une honte.

L’OMS qui a été incapable de donner des instructions claires pendant des mois, et qui maintenant va construire des mouroirs dans les villages !

Des espèces de centres d’isolements, avec pour seul soutien les membres de la famille qui feront état de soignants, cook, burial team… Mais on veut « isoler les patients de façon digne et leur donner un minimum de soins en attendant une « éventuelle » place dans un centre de traitement ».

En gros on va leur donner du paracétamol, des sels de réhydratation, des gants et des masques et débrouillez vous, mais s’il vous plaît mourrez en silence, nous, on ne veut pas vous voir !

 Bon je suis cynique sur le papier c’est super beau, en réalité c’est super moche. Pourvu que ça marche mais honnêtement je n’y crois pas.

Au moins l’OMS aura planté des centaines de tentes avec son logo partout dans tous les villages de Sierra Leone.

Visibilité quand tu nous tiens…

Beaucoup de nouvelles têtes, CDC a installé son QG au Radisson. La nouvelle mission des UN UNMEER s’installe au Hub avant de s’installer à la Special Court. Ben oui pardi c’est notre territoire!

Ebola aujourd’hui c’est probablement comme la Sierra Leone post conflit, beaucoup d’argent et toujours les mêmes qui s’en mettent pleins les poches.

Mais heureusement il y a aussi de vrais héros, des anonymes, qui resteront anonymes mais se battent chaque jour pour améliorer le sort des patients, pour réunir les enfants avec les familles décimées…

Moi dans tout ça je ne sais plus qui je suis ni ce que je veux. D arrive cette nuit pour une semaine, je compte sur son esprit pratique pour que l’on pense à nous, à notre avenir… Je ne sais pas ce qui s’est passé à Bureh Town. J’espère que le village n’est pas atteint.

je t’embrasse bien fort »

 

Special Court : tribunal spécial pour juger les criminels de guerre du conflit sierra-leonais

CDC : Center for Disease Control

Emergency Hospital

 

 

Ludovic Brouxel pour Objectif Transition